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La vie

La vie est tout, sauf un long fleuve tranquille. Les événements se succèdent sans se ressembler.

Apparemment elle est uniforme: manger, dormir, travailler, s'instruire, se divertir, en sont les principales occupations. Mais les questions essentielles, Qu'est-ce que la vie? par exemple, très jeune déjà font leur apparition.

La réponse sans cesse est différée, car de la vie, nul ne sait ce qu'elle lui réserve pour le jour suivant, joies, peines, chagrins, peut-être à la limite du supportable, à la limite, mais supportable, à moins que, en différé, on décide de se supprimer, pour faire cesser toute cette misère, que l'on sent peser sur son cÅ“ur, son âme, son corps peut-être, car la maladie, la vieillesse viennent mettre des bémols sur cette partition fantaisiste.

Que le soleil luise, et tout s'éclaire; le cÅ“ur se réjouit, pour autant qu'une étincelle en lui brille, car si un deuil douloureux, insurmontable est là, le soleil, la joie des autres, sont une insulte à notre peine, que l'on voudrait universelle, tant on se sent seul, séparé de l'unique, celui par qui tout existe, existe et n'existe pas, disent les bouddhiste, qui en connaissent un bout dans ce registre-là!

Pourquoi tant de souffrances? Tant d'exaltation, extatique parfois, bien vite retombée, comme l'étoile qui, imprudente, s'approcherait trop près d'une consort? L'explosion, l'anéantissement, comme présentement avec une crise cardiaque, serait fatale, mais pour quel renouveau, si renouveau il y a! La mort est-elle le début d'un remodelage pour une vie improbable? Lorsqu'on parle de vie, la mort n'est pas loin, car inévitablement, la limite s'impose; continuer éternellement sur cette lancée, serait insupportable en y réfléchissant, car ce sont les modulations du présent qui en font tout son prix!

Prier est instinctif, pour plus de félicité, pour que perdure une bonne santé, pour ceux qu'on aime, pour un plus financier qui vous assurerait une sécurité toujours incertaine, car à tout instant tout peut arriver. Cette rupture soudaine, où tout bascule, où tout se désagrège, pour un questionnement intense, mais sans réponse. Car l'ultime, existe, qui présage un renouveau, comme presque tout ce qui existe, sur cette terre de misère, de mystère, de rédemption.

Rédemption quant à nos erreurs passées, quant à nos pensées, grises ou nauséabondes, face à ce que l'on nomme ses «ennemis irréductibles», ceux que l'on hait de tout son être, car malveillants, malfaisants, empêcheurs de vivre en accord avec ce qui devrait l'être, avec les autres et aussi avec soi-même, en une compassion qui honorerait l'Humanité souffrante, si elle cessait de trop se disperser pour sans arrêt se recomposer d'être avides, envieux, mal attentionnés face aux autres, face à eux-mêmes! Mais de cela ils sont inconscients, et c'est bien dommage, car vouloir le meilleur pour son vis-à-vis, c'est déjà vivre mieux soi-même.

Mon Dieu que le monde serait beau, malgré la finalité inéluctable, si chacun, tendant la main à l'autre, pouvait lui dire du fond du cÅ“ur:

«Frère, ai-je quelque chose que tu peux désirer, quelque chose d'essentiel que je puisse partager avec toi? Frère, tu m'es plus cher que moi-même, n'en doute pas, veux-tu? Sinon la vie vaudrait-elle la peine d'être vécue?»

Monique Trompezinski





De Monique Trompezinski:


A 38 ans, déclarée invalide à 100%. Troubles bipolaires. Génération pionnière, c'est peut-être dans son renoncement à la voie violente de la confrontation au profit d'une entrée en dialogue avec la maladie que s'origine sa patiente reconquête d'une qualité de vie toujours à renégocier... Un parcours dont l'autrice nous brosse, non sans humour, quelques tableaux, histoire de mieux comprendre.

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Ecrire pour vivre... vivre pour écrire

"L'écriture est une occupation solitaire qui accapare votre vie. Dans un certain sens, un écrivain n'a pas de vie propre. Même lorsqu'il est là il n'est pas vraiment là."
(Paul Auster, Revenants)

"Écrire, c'est unir la vie intérieure à la vie extérieure. C'est attendre longtemps, sans avoir peur, avant de pouvoir lier l'histoire du monde à son histoire."
(Nina Bouraoui, journal Libération - 9 Juin 2001)

"Ecrire, c'est une liaison d'amour avec soi et les choses, et les moments et les gens. Ecrire, c'est comme vivre une vie parallèle à sa vie de chaque jour; c'est le vase purificateur de l'âme et de ses mouvances." (Louise Portal)

"L'idée sans le mot serait une abstraction; le mot sans l'idée serait un bruit; leur jonction est leur vie."
(Victor Hugo, Post-Scriptum de ma vie)

"Le roman naît de vos passions personnelles mais il ne peut réellement prendre son essor que lorsque vous avez coupé le cordon ombilical avec votre vie et que vous commencez à interroger non pas votre vie mais la vie même."
(Milan Kundera, Entretien avec Antoine de Gaudemar — Février 1984)

"Le roman est une vie sur le papier qui ressemble à la vie quotidienne, mais qui est plus significative, plus profonde et plus belle."
Alaa El Aswany, Interview Evene.fr — oct. 07)

"Commencer un roman, c'est prendre congé de la vie réelle." (Christine Orban,
Petites Phrases pour traverser la vie en cas de tempête... et par beau temps aussi)

"La vie est plus qu'une simple application des connaissances scientifiques sur la vie. La vie sociale n'est pas une machine construite d'après un dessin."
(Vaclav Havel, Méditations d'été)

"Dans la vie, nous combinons un plan; mais celui-ci reste subordonné à ce qu'il plaira de faire au sort." (Arthur Schopenhauer,
Aphorismes sur la sagesse dans la vie)

"C'est la vie qui est la performance, l'art est ce qui survit à la vie."
(John Updike, Tu chercheras mon visage)

"La littérature, c'est la vie intérieure qui devient de la vie."
(Pierre Baillargeon, Commerce)